Création d’entreprise: Comment diminuer les risques ?
La création d’entreprise a beau avoir le vent en poupe, elle reste une activité risquée. Pour soutenir les entrepreneurs lors du passage critique de l’idée à la création d’entreprise, GENILEM a développé une méthodologie d’accompagnement en 3 étapes.
La création d’entreprises en Suisse connaît une forte croissance depuis le début des années 2000. La région se caractérise par une très grande diversité et un écosystème de soutien bien structuré autour de professionnels expérimentés et de partenaires commerciaux compétents, même si on peut regretter un faible accès au financement au démarrage.
Quoi qu’il en soit, le taux de survie à 3 ans des entreprises créées en 2013 s’élève à 61.7% et pour ces dernières, elles vivent généralement deux changements majeurs qui indiquent un premier degré de maturité : un déménagement de siège (souvent du domicile du fondateur à une adresse en propre) ainsi qu’une modification de la forme juridique. Ces deux éléments démontrent une véritable structuration des activités et une diminution de la dépendance envers le/s fondateur/s.
Pourtant, l’incertitude réside: Après 5 ans, près de 25% des entreprises changent l’objectif inscrit au Registre du Commerce et 63% des PME ne survivent pas à la 6ème année.
On comprend aisément au regard de ces chiffres que la création d’entreprise est une activité risquée. Chez GENILEM, nous restons néanmoins convaincus de l’importance des entrepreneurs dans notre tissu économique. C’est pourquoi nous avons développé une méthodologie pour les accompagner, notamment au moment le plus critique : le passage d’une idée à la création de l’entreprise.
En effet, nous rencontrons près de 400 porteurs de projets chaque année qui souhaitent se lancer et qui viennent nous voir avec 2 questions récurrentes : comment savoir si mon idée a le potentiel de devenir une entreprise viable? quelle est la prochaine étape?
Tester la « désirabilité »
Nous pensons qu’avant même de créer une structure (RI ou sàrl), il est primordial de tester la désirabilité de son idée. Pour ce faire, la clé est de répondre à 3 questions :
- Est-ce que les futurs clients ont conscience du problème que le porteur souhaite résoudre ?
- Est-ce que ces mêmes futurs clients sont prêts à payer ?
- Sont-ils prêts à payer au porteur de projet ?
Cette première phase oblige le porteur de projet à définir une cible, autrement dit à faire une segmentation ainsi que de clarifier le problème à résoudre. L’outil que nous recommandons demeure le Value Proposition Canvas. Mais le plus important sera d’aller au contact de ses futurs clients afin de les observer et de les comprendre. Il faut donc, comme le dit Steve Blank, « sortir du building » et parler de son projet pour recueillir les feedback du marché.
Tester la « faisabilité »
Une fois que le porteur de projet a obtenu des validations de la part de son marché, alors nous recommandons de tester la faisabilité, autrement dit, si le porteur de projet sera capable de fournir la promesse faite à l’étape précédente.
Cette phase consiste à créer un prototype et/ou Minimum Viable Product (MVP) mais surtout à le confronter à ses futurs clients, afin de recueillir les premières impressions et d’améliorer son produit/service. Il est primordial de garder en tête qu’on ne cherche pas à créer le produit/service parfait MAIS uniquement à valider l’hypothèse qu’on est capable d’adresser la promesse. Il s’agit donc d’aller très vite et le moins cher possible, afin de garder un maximum de ressources (cash + temps) dans le cas où l’on se tromperait !
Tester la viabilité
Après la validation de cette étape et une adhésion certaine de ses premiers bêta-testeurs, le porteur de projet va pouvoir (enfin) se poser la question de la viabilité de son projet. Il s’agit donc d’envisager la taille du marché et les éléments financiers : coûts fixes de la structure à minima et coûts variables.
L’erreur classique consiste à négliger le temps et les ressources nécessaires pour acquérir ses clients (Client Acquisition Costs). En effet, il faut comprendre si le cycle de vente est relativement court ou si on est sur un cycle plus lent, puisque ces éléments ont un effet direct sur le cashflow. Les deux meilleurs outils restent le business plan mais surtout un prévisionnel de cashflow.
Enfin, si les signaux sont au vert, donc si et seulement si les retours du terrain sont positifs et donc que les risques sont moindres, alors une incorporation (création d’entreprise) et l’engagement de coûts fixes (le plus souvent loyer et/ou premiers salaires) sont une option raisonnable.
Retrouvez tous les outils mentionnés et d’autres références, ainsi que notre encyclopédie de l’entrepreneur, dans la Boite à outils GENILEM.