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Comment avoir du cash avant de lever des fonds ?

By: David Narr | mai 16, 2023 | 3 min de lecture
Comment avoir du cash avant de lever des fonds

La problématique essentielle de toutes les nouvelles entreprises tient en un mot : financement. Avant même de solliciter son entourage ou de lever des fonds, trouver des clients, et limiter les frais, permet aux startups de se préfinancer.

Toutes les jeunes pousses prennent le même chemin : pour exister puis grandir, elles doivent trouver des fonds. Donc solliciter les fameux « friends, family and fools », (3F), contacter des investisseurs, pitcher, trouver des bourses, participer à des concours. Or, tout cela demande du temps… Et conduit à des arbitrages parfois difficiles : faut-il prendre deux jours pour rencontrer des investisseurs ou améliorer son produit, ou passer 2 jours à faire de la prospection ? Autrement dit, pour trouver de l’argent, il faut investir du temps, de l’énergie, donc de l’argent ! Un cercle vicieux qui peut décourager.

Pourtant, l’argent le plus facile à trouver c’est celui dont on a pas besoin ! Au-delà du trait d’esprit, cette expression résume bien une attitude à avoir dans la manière de se financer. Avant de se lancer dans la recherche de fonds, il y a parfois des possibilités d’autofinancement. Et elles sont éprouvées. D’abord, le fait d’avoir une source de revenus annexes. Travailler à temps partiel est en ce sens un réel atout au lancement d’un projet quel qu’il soit.

Ensuite, la méthode lean startup, désormais largement reconnue, ouvre des pistes intéressantes pour toute entreprise qui se lance, quel que soit le secteur d’activités.

La méthode lean, l’autofinancement

Que nous dit cette méthode ? Par essence, la philosophie lean c’est arriver le plus rapidement possible à un prototype viable et vendable. Donc ne pas courir après la perfection, qualité suisse s’il en est, mais véritable frein au développement. Avoir un prototype, c’est trouver des clients, écouter leurs feedbacks, et itérer, c’est-à-dire améliorer en continu son produit ou son service. La clé, ici, c’est d’avoir des clients. En effet, ceux-ci sont une meilleure source de financement précieuse pour une entreprise qui démarre.

La clé : procurer une valeur ajoutée

 Trouver des clients pour son prototype, c’est la preuve que la solution que l’on met sur le marché, même imparfaite, même sans toutes ses fonctionnalités, même sans un design léché résout un problème. Et donc que l’entreprise apporte une valeur ajoutée, qui a une valeur commerciale. C’est une ressource pour lever des fonds plus tard. Mais c’est aussi une entrée d’argent immédiate, et la possibilité de trouver de nouveaux clients et de développer cette ressource financière.

Une nuance toutefois : dans le domaine digital, si l’expérience utilisateur n’est pas dès le départ excellente, le client ne sera pas enclin à payer pour la solution – sauf si, la solution proposée n’est pas qu’un avantage sympa (nice to have) mais répond à un problème récurrent et fondamental pour lui.

Dans tous les cas, la méthode lean impose de faire une étude de marché approfondie pour savoir exactement où se situe le problème à résoudre le plus important, celui pour lequel les clients sont prêt à payer.

Un dérivé : le préfinancement

 Si la méthode lean est propre au monde des startups, elle peut s’appliquer dans bien d’autres secteurs, avec quelques variantes. Par exemple, si les futurs clients sont convaincus de la promesse d’un produit ou service, il est tout à fait possible de leur demander un préfinancement. Dans le domaine du logiciel, c’est une solution adoptée par de toutes petites entreprises qui, pour éviter de perdre des mois à lever des fonds, préfèrent sécuriser leur financement et s’accordant sur un grand contrat de service avec une seule entreprise. Un moyen intelligent de trouver des fonds en une fois, s’éviter le temps perdu à courir les salons et rendez-vous pour se faire connaître, permettre aux équipes de garder un objectif sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, et acquérir du premier coup une référence solide.

Lever des fonds ensuite

Une fois le préfinancement sécurisé, ou les premiers produits vendus, toutes les autres pistes de financement peuvent être activées. Mais disposer de cette source, qui en général ne se tarit pas, offre un sacré coussin de sécurité… et de crédibilité.

Quelles sont les autres sources ?

  • Ses propres ressources, à noter que si le deuxième pilier peut être retiré pour financer une mise en indépendance, GENILEM déconseille fortement cette stratégie sauf cas particuliers.
  • Le réseau proche des Friends family and fools, comme évoqué.
  • Les investisseurs privés.
  • Les prêts bancaires, qui interviennent dans les phases de croissance, soit l’entreprise peut déjà attester de revenus réguliers.

A retenir aussi : débuter avec peu de fonds, entreprendre de manière frugale peut être un atout. « Fail fast fail cheap », dit l’adage, autrement dit, avec peu de ressources, on réfléchit beaucoup plus à quoi on les alloue, elles sont ainsi optimisées. Et dans de nombreux secteurs, (hormis la haute technologies qui demande beaucoup d’investissement R&D), l’innovation naît souvent de ces contraintes fortes ! De plus, en cas d’erreur, ce n’est pas la pérennité même du projet qui est en jeu.

Apprendre à peu de frais : une école entrepreneuriale précieuse !