Portraits d'entrepreneurs

ThinkEE digitalise l’hygiène alimentaire

By: GENILEM | mars 11, 2021 | 3 min de lecture

En rencontrant le groupe de restauration collective Eldora, la start-up a conçu EEat, une solution connectée pour faciliter le respect des normes d’un secteur très encadré

À l’origine, il y a des étudiants qui souhaitent faciliter l’usage de données connectées. À la naissance de ThinkEE en 2017, ses fondateurs Jean-Charles Fosse et Johann Bigler harmonisent les données récoltées à partir d’objets connectés dans une « langue » informatique commune et les rendent accessibles via un outil web, développé en marque blanche. L’entreprise, financée dès le départ par ses propres fonds, se spécialise dans le B2B et des secteurs peu digitalisés : smart construction, gestion des bâtiments, maintenance… Outre sa plateforme, adaptée aux besoins de chaque client, elle développe aussi une activité de conseil.

C’est dans ce cadre qu’elle rencontre le groupe de restauration collective Eldora. Actif en Suisse romande et alémanique, l’entreprise basée à Rolle, sollicite ThinkEE en juillet 2019 pour digitaliser la gestion des normes d’hygiène : température des frigos, des produits, nettoyage… Le partenariat entre la start-up et l’entreprise de restauration donne lieu à l’embauche d’un ingénieur par ThinkEE et à la création d’une nouvelle solution : EEat est une technologie digitale de gestion des normes d’hygiène alimentaire.

Si la situation sanitaire actuelle rend sa commercialisation difficile auprès des restaurateurs, frappés de plein fouet, ThinkEE mise sur le secteur agroalimentaire et les métiers de bouche pour se faire connaître, et sur le fait que certaines normes d’hygiène, telle que le protocole HACCP utilisé en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, sont aujourd’hui mondialisées.

En 2021, la start-up nyonnaise qui emploie aujourd’hui cinq personnes ambitionne de lever des fonds pour proposer sa solution en France, en Allemagne et en Europe.

Comment la collaboration avec Eldora vous a-t-elle permis de créer votre propre produit ?

Jean-Charles Fosse : Entre l’été 2019 où nous les avons rencontrés et décembre 2020 où nous leur avons livré la première version, nous avons développé les outils étape par étape, en tenant compte de leurs besoins, de manière très structurée. Ils nous ont fait confiance, ont accepté que des corrections étaient nécessaires au cours du développement. Nous avons fait notre nécessaire pour livrer et améliorer rapidement. Leur besoin était de développer une innovation rapidement, le nôtre était de collaborer avec un acteur du marché pour améliorer notre développement et nos connaissances en HACCP.

Quelle est la force de l’outil que vous avez développé ?

Les normes d’hygiène dans les métiers de bouche impliquent des points de contrôle à vérifier tous les jours. Nous avons digitalisé ces contrôles, avec des objets connectés, mais aussi en permettant de noter manuellement des observations ou relevés (ménage fait ou non, état de propreté…) par smartphone ou tablette. La force de notre technologie c’est d’associer des données automatiques et des relevés manuels, d’unir objets connectés et humains. Nous savons que les utilisateurs et utilisatrices de notre outil ne sont parfois pas francophones de naissance, ni toujours à l’aise avec l’écriture, raison pour laquelle notre app a été conçue de manière très fonctionnelle et ergonomique.

Comment la pandémie affecte-t-elle votre développement ?

Les restaurateurs font clairement partie des plus touchés. Nous nous sommes donc réorientés vers d’autres entreprises, par exemple les industriels de l’agroalimentaire ou les métiers de bouche, moins touchés et dont l’activité est plus stable. Nous continuons à chercher des fonds pour accélérer notre croissance en 2021 : pour atteindre notre marché, il va nous falloir être présents rapidement et disposer de liquidités. Nous cherchons un investisseur expérimenté dans notre domaine, mais qui ne soit pas forcément un industriel.

Comment le cycle de coaching de trois ans avec GENILEM vous a transformés ?

GENILEM nous a aidés à passer du statut de bureau d’ingénieurs à celui d’une entreprise qui vend ses produits. À leur côté, nous avons pu pivoter, définir notre produit, valider notre marché. Tout au long de ces phases, il est important psychologiquement d’avoir quelqu’un de capable et disponible, avec qui échanger, toujours et se reposer, parfois. Nous nous sommes sentis accompagnés tout du long sur le plan humain, pas simplement sur nos idées.

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