Actualités

Tendances entrepreneuriales 2024 : une durabilité plus timide, de l’IA partout ?

By: David Narr | janvier 18, 2024 | 3 min de lecture

Que peut attendre la Suisse romande de l’innovation en 2024 ? Les intelligences artificielles se sont installées en entreprise, mais bâtir un modèle d’affaires dans ce domaine mouvant reste difficile. Quant aux valeurs de la durabilité, elles s’avèrent de plus en plus partagées, mais leur valorisation financière tarde à être reconnue. 

Durant l’année qui vient de se terminer, nous avons reçu chez GENILEM plus de 500 porteuses et porteurs de projets d’entreprise en premier entretien diagnostic. Un nombre record, qui prouve le dynamisme entrepreneurial romand. Et qui permet de tirer quelques conclusions sur les tendances de fonds et ce qui peut nous attendre pour 2024. 

La durabilité, centrale mais approchée avec pragmatisme 

Parmi toutes les porteuses et porteurs de projets rencontrés par notre association, rares sont celles et ceux qui n’ont pas une réflexion sur la durabilité. Et les projets qui se montent autour des objectifs de développement durable sont plus nombreux chaque année. 

En 2023, ils ont en particulier concerné les domaines de : 

Par ailleurs, les entreprises ayant placé la durabilité au cœur de leur business model poursuivent leurs choix et leurs engagements en la matière. Les certifications B-Corp se multiplient.  

Mais il est vrai que bien des startups qui se lancent dans le domaine reconnaissent que la durabilité n’est pas encore une source de création de valeur. Les clients apprécient cette dimension mais ne sont pas prêts à payer spécialement pour : ils estiment que cela doit faire partie de l’offre de l’entreprise, mais ne considèrent pas la durabilité comme un élément différenciant. Aussi la plupart du temps c’est encore la méfiance et le pragmatisme qui domine dans ce domaine toujours en élaboration, et en attente de signaux politiques massifs et clairs au niveau international. 

C’est peut-être la circularité qui permet le plus facilement de créer de la valeur. Parce qu’elle permet de réduire le coût des matières premières, de faire appel à des ressources locales, de simplifier les chaînes d’approvisionnement. C’est ce qu’a compris Carole Fonty, d’Alien Limited, gagnante du concours PRÊT ? PARTEZ, PITCH ! de GENILEM 2023. Son entreprise transforme les moules Quagga, espèce invasive, en ciment bas carbone et en éco-pavés drainant.

Entrepreneuriat féminin : investir pour la diversité  

GENILEM a poursuivi son engagement en faveur de l’entrepreneuriat féminin, tout au long de l’année, et continuera à s’investir sur ce sujet. Une récente table ronde a permis de clarifier les enjeux en la matière : non, le problème n’est pas qu’il faut ‘pousser les femmes à entreprendre’. Elles le font. Par contre, elles sont confrontées à des freins divers, que les hommes ne connaissent pas : manque de rôle-modèles, de mentors, poids spécifique de la parentalité et de la maternité, biais inconscient des institutions ou des venture capitalists. 

GENILEM souhaite donner à toutes et tous les mêmes chances d’entreprendre, permettre à toute personne portant une idée d’aller aussi loin que possible, quel que soit son identité. C’est pourquoi notre association a poursuivi ses engagements en faveur de l’égalité : écriture épicène, mise en avant des femmes entrepreneuses dans l’écosystème, encourager les personnalités féminines à être interviewées en podcast, féminisation de nos équipes de coachs, encouragement du mentoring féminin. 

Un écosystème entrepreneurial, tout comme un tissu économique, est d’autant plus riche qu’il est multiple – l’idée n’est pas de créer des ‘clubs féminins’, mais bien de créer un environnement délesté des barrières invisibles et des biais. Un espace où tout le monde trouve sa place. Parce que la diversité est propice à l’innovation !

Crédits photos : Maud Guye-Vuillème

La grande vogue de l’IA ne faiblit pas 

Depuis la ‘révolution’ chat GPT, les outils d’intelligence artificielle sont utilisés avec avidité par les entreprises et les particuliers. Actuellement, c’est l’engouement ; les biais, les limites et les soucis éthiques, écologiques ou de cybersécurité ne sont de loin pas compris et perçus, ou alors ils sont volontairement minimisés.  

Les entreprises utilisent l’IA pour améliorer leurs processus (analyse de données, réponses clients etc.), mais les logiciels d’IA tout comme leurs API demandent d’être entraînés. A ce stade, la création de valeur reste encore balbutiante. 

Beaucoup de startups restent réticentes à utiliser l’IA générative dans leur business model, les développements étant si rapides en la matière que les risques d’être dépassé à court terme sont réels. Par contre le secteur offre une mine d’opportunités professionnelles : les prompts analysts et autres coachs en IA offrant des gains de temps aux entreprises sur des processus simples et répétitifs se multiplient et devraient encore se développer en 2024. Prochainement, GENILEM mettra en place une page dédiée aux entrepreneuses et entrepreneurs, conçue pour les guider dans la compréhension des intelligences artificielles et dans l’exploitation efficace de leur puissance.