Peut-on entreprendre à temps partiel ?
Avoir un job et monter son entreprise à côté ? Une situation de plus en plus fréquente. Mode d’emploi pour vivre sereinement le cumul d’une entreprise et d’un travail salarié.
Lancer une startup alors qu’on est salarié·e, élaborer un business à son compte en étant cadre à temps plein : nombre de salarié·es montent des projets professionnels parallèles. Les buts sont divers : s’assurer un revenu complémentaire, trouver plus de sens à son activité professionnelle, changer totalement de secteur, trouver à terme un meilleur équilibre entre sa vie professionnelle et privée…
Dans tous les cas, un changement momentané d’équilibre survient. De salarié·e, on devient slasher, c’est-à-dire qu’on cumule plusieurs activités professionnelles. Une situation qui peut être transitoire ou s’installer sur le long terme. Si certain·es abandonnent rapidement, c’est parfois parce que les bases n’ont pas été posées dès le départ. Quelques conseils pour réussir à faire perdurer sa nouvelle activité dans la durée.
Les avantages ?
Une source stable de financement.
Garder un emploi même avec un temps partiel à faible pourcentage, permet de conserver des revenus fixes, lorsqu’on lance une nouvelle activité. Au démarrage d’une entreprise, le financement est la question prioritaire. Pouvoir assurer ses dépenses incompressibles (loyer, transports, alimentation, assurance, communication) grâce à un temps partiel, permet de couvrir le minimum vital nécessaire au développement de son activité annexe.
La priorisation
Si vous êtes pris·e par une autre activité professionnelle, vous ne pourrez pas développer seul·e l’entier de votre entreprise. Chaque activité compte une série de domaines : le métier en lui-même, le financement, la communication, la comptabilité, le marketing, le réseautage… Tant de choses à faire, au démarrage de votre entreprise, que vous serez très tôt contraint·e de prioriser, en trouvant des ressources externes, ou en choisissant de ne pas faire ! C’est un réel atout car vous vous entourerez tôt de compétences précieuses. Tôt ou tard, une entreprise doit toujours se structurer autour de rôles clés.
Un équilibre de fait
Lorsqu’on plonge seul·e dans un nouveau domaine, et particulièrement une nouvelle activité entrepreneuriale, l’un des risques est de s’y enfermer. La passion et la quête de sens peuvent entraîner très loin. A force de vouloir réaliser son rêve, on peut y consacrer tout son temps, son énergie quitte à parfois perdre pied avec la réalité. Burn-out, fausses pistes, entêtement… Autant de risques qui sont restreints de fait par l’exercice d’une autre activité professionnelle. Les contacts sociaux, l’échange avec les collègues permettent de conserver un sens des réalités. Utile, pour tenir sur la durée !
Les inconvénients
La lenteur
Evidemment, en étant pris par un emploi, vous serez moins agile et le développement de votre entreprise prendra plus de temps. Un handicap certain dans les secteurs très concurrentiels et en croissance.
Moins d’agilité
Même avec un employeur très flexible, il vous sera impossible d’être disponible à tout instant pour répondre à des clients, développer un prototype, participer à un événement de réseautage. D’où l’importance des choix et d’être très tôt bien entouré·e !
Une crédibilité à construire
Si vous levez des fonds et que les investisseurs comprennent que vous n’êtes pas dédié à 100% à votre projet, ils peuvent avoir l’impression que vous lancez votre entreprise sans conviction, comme on pratiquerait un hobby. C’est évidemment faux et injuste. Comment lutter contre des préjugés ? L’enjeu est de leur faire comprendre qu’au contraire, vous gérez parfaitement vos risques financiers. Et que vous avez besoin de fonds !
Quelques conseils
1-Misez sur la transparence
Après votre phase initiale de recherche, quand vous êtes sûr·e de vous lancer et que vous partez dans une phase de concrétisation de votre projet entrepreneurial, parlez en toute franchise à votre employeur. Des clauses de non-concurrence ou une simple déclaration de votre activité annexe peuvent vous être demandés. La transparence est toujours payante, sur le long terme. Attention, en cas d’inscription au chômage, il faut déclarer le temps consacré à une activité indépendante.
2-Gérez votre temps
Impossible d’être slasheur·euse sans une gestion du temps extrêmement rigoureuse. L’organisation doit être votre compétence-clé pour éviter de vous faire phagocyter par l’une ou l’autre de vos activités. Séparez vos boîtes mails voire vos lignes téléphoniques. Organisez vos tâches, gardez si possible le même équilibre de semaine en semaine.
3-Communiquez
C’est le corollaire d’une bonne organisation. Clients, prospects, collègues ne se doutent pas de toutes vos activités. Indiquez par exemple vos disponibilités dans vos mails (pas disponible le vendredi ou disponible lundi, mardi, jeudi, vendredi…), une pratique de plus en plus acceptée, par exemple.
4-Soyez prêt à basculer
Quand faut-il se consacrer 100% à son business annexe ? Le conseil classique est de le faire lorsque des produits à vendre sont disponibles, que du cash peut être géré. Mais soyez honnête avec vous-même, écoutez-vous et sachez saisir les opportunités, regardez là où vous passez l’essentiel de votre temps et où le cœur vous anime !
Donc oui, entreprendre à temps partiel, c’est tout à fait possible. Encore faut-il être conscient des limites pour pouvoir ajuster ses attentes à la réalité. Et être prêt à s’adapter, tout en restant le plus transparent possible !