A quoi sert un coach ou un incubateur?
Une écoute et un accompagnement par des spécialistes de l’entrepreneuriat. C’est ce qu’apportent le coaching et l’incubation aux startuppers. Mais quelle différence entre les deux formules et surtout qu’est-on en droit d’attendre de l’un ou de l’autre ?
S’entourer pour éviter de foncer tête baissée : c’est tout l’intérêt du coaching ou de l’incubation. Tous deux apportent des soutiens différents mais complémentaires. Par contre ces aides sont parfois mal comprises ou entourées d’attentes irréalistes. Aucun coach, aucune conseillère ne connaît mieux l’organisation que la personne qui l’a fondée, et aucune structure d’aide ne vise à se substituer au décideur. D’où un rappel de principe : chaque entrepreneuse ou entrepreneur est maître de ses décisions, de leur temporalité – mais rien n’interdit de s’entourer pour faire les meilleurs choix possibles !
Les incubateurs : une manne de services
Locaux professionnels, salles de réunion, imprimantes, machine à café, adresse postale de domiciliation… : un incubateur fournit en premier lieu une série de services très concrets, précieux en particulier lorsqu’on vient de fonder son entreprise et que les moyens manquent. Si cette aide est disponible dans un temps limité, elle permet de creuser des points précis grâce notamment à l’aide d’experts activables sur demande. Cela permet d’avancer son projet sans avoir à se soucier de toutes les dimensions de l’entreprise à la fois, de placer certaines urgences sur « pause », de se concentrer sur certaines priorités. PULSE Incubateur HES à Genève accueille ainsi les projets de six mois à un an et demi, durée qui varie selon les besoins et selon des étapes à passer.
Les coachs : confiance et indépendance à toute épreuve
La force du coach est son regard bienveillant – mais non complaisant. On l’oublie souvent mais monter son entreprise, c’est affronter une concurrence sans merci, des critiques, de la défiance de ses proches qui craignent les risques, etc. Le ou la coach offre tout l’inverse : écoute, non-jugement, compréhension, empathie, a priori positif, encouragement. Ce n’est pas un psy, mais presque ! Son rôle reste d’aider à faire face à tout ce que traverse l’entrepreneur. Cela implique de challenger les décisions, d’apporter -grâce à ses méthodes- une manière de construire sa vision d’entreprise – qui reste personnelle-, de structurer les axes à développer. Surtout, le coach permet de voir ses angles morts, les domaines où l’on est moins performant, ou que l’on a parfois délaissés, alors qu’ils peuvent aussi s’avérer stratégiques. Son indépendance -aucune prise de participation dans l’entreprise- assure sa neutralité.
A noter, s’il y a prise de participation dans l’entreprise, de la part du coach ou de l’incubateur, il faut simplement rappeler que la neutralité n’est plus possible. Cela ne signifie pas que la relation n’est plus fructueuse, mais qu’on ne peut plus en attendre certaines choses, car des biais seront présents.
Les mises en relation décisives
Savoir sous quelle forme enregistrer votre entreprise, rencontrer le cabinet d’avocats sérieux mais pas hors de prix quand il faut licencier, distinguer les entreprises de comptabilité, savoir qui décide dans tel organisme financier, quel événement mérite le détour, etc. : responsables de programmes d’incubation et coachs connaissent l’écosystème entrepreneurial sur le bout des doigts et leur entremise vous permet de vous y sentir au plus vite comme un poisson dans l’eau, c’est-à-dire rencontrer très vite les personnes qui comptent. Un soutien qui permet par exemple à des personnes expatriées en Suisse et qui démarrent leur projet ici d’appréhender rapidement les spécificités du marché et l’écosystème entrepreneurial, totalement nouveaux pour eux.
Des outils solides
Méthodologie à jour, outils performants, veille stratégique, historique de l’écosystème et solide expérience : c’est le B.A.-BA d’un bon coach, ou de toute personne qui accompagne professionnellement une jeune entreprise. Autant de ressources qui doivent vous permettre au final de gagner du temps -au moment où vous en avez le moins. Le fait d’être passé par l’entrepreneuriat constitue assurément une ressource précieuse.
En résumé
Le coach propose un rapport plus personnel et une vision généraliste, très large de l’entreprise. Son intervention s’étale en général sur une période assez longue (le coaching GENILEM dure ainsi trois ans). De quoi inculquer par le dialogue des méthodes de prise de décision, des réflexes stratégiques, opérationnels, et d’aider à surmonter plusieurs phases et difficultés concrètes. Un accompagnement qui vise à permettre …l’émancipation ! Un ou une bonne coach ne crée pas de dépendances mais accompagne l’entrepreneurꞏeuse dans la mise en place d’une série de relations de conseils (élaboration d’un board p. exemple).
L’incubateur répond à des problématiques très spécialisées : prototyper, ouvrir un marché, un département, lever des fonds, etc. Il offre des contacts et solutions ultra-ciblées pour surmonter une difficulté précise. En sortir peut s’avérer difficile, car étant un lieu physique, il apporte beaucoup de repères. Mais c’est aussi une formidable machine à créer des relations et des liens.
A noter que beaucoup d’incubateurs font appel à des coaches ! Les deux ne sont donc pas antinomiques, mais bel est bien complémentaires, puisqu’ils répondent à des problématiques différentes. Leur point commun : aider l’entreprise à être meilleure, dans un domaine où aucune recette toute faite n’existe.