L’innovation ? Qu’est-ce, et comment la susciter ?
À force d’être brandi et affiché dans les milieux de la tech, le terme y est devenu associé. Pourtant, l’innovation est loin d’être purement technologique. Une mythologie à déconstruire, pour pouvoir vraiment innover.
Une salle blanche, des outils de pointe, des lignes de code qui défilent et des interlocuteurs en blouse blanche, ou au profil de nerds férus d’informatique : voilà les images-types associées, aujourd’hui à l’innovation. Si elles ne sont pas erronées, elles manquent cependant cruellement de diversité. L’innovation, pour une entreprise, est tellement plus riche et plus vaste ! Elle peut être sociale, créative, de service, etc.
Alors pourquoi ces clichés se sont-ils installés ? Peut-être parce que les « licornes », entreprises qui réalisent des levées de fonds et connaissent un croissance fulgurante, sont toutes issues de secteurs liés à des technologies de pointe ? C’est par exemple le cas de Sophia Genetics (génie génétique), Mindmaze (intelligence artificielle) et tant d’autres. C’est aussi toute une culture, celle de la Silicon Valley, qui a contribué à construire cet amalgame durant des décennies.
Pourtant, depuis sa création en 1995, GENILEM a pris le parti d’accompagner l’innovation sous toutes ses formes, et l’a définie avec trois A : Autre chose (l’innovation technique, technologique ou autre), Autrement (faire les choses différemment, méthode, communication, distribution, etc) et Ailleurs(importer une innovation est aussi innover)- L’innovation est dans nos gènes (GENILEM signifie Génération Innovation Lémanique), avec une conviction forte : sans innovation, impossible de lancer une entreprise pérenne. Pourquoi créer quelque chose si cette réponse existe déjà, à l’identique? L’innovation est pour nous consubstantielle à la création d’entreprise et à son succès.
C’est d’ailleurs aussi ce qui permet de mieux définir l’innovation. Après 26 ans à accompagner les entrepreneur.es innovant.es sur le terrain, GENILEM a acquis une compréhension fine de ce mécanisme : c’est d’abord un élément par lequel une entreprise se différencie de manière crédible et durable de ses concurrents. Cette différenciation peut s’opérer de mille manières : par le business model, par l’élargissement d’une offre, par le management…et évidemment aussi par la technique.
La principale source d’innovation : connaître et rester proche de ses clients
L’innovation est donc loin d’être une sorte de « formule magique technologique » tout droit sortie d’un laboratoire qu’il suffirait de breveter pour avoir du succès. C’est un mécanisme à mettre en oeuvre, des solutions à aller chercher au quotidien. Comment ? L’une des principales sources d’inspiration reste le contact étroit avec son client. Non qu’il sache exactement comment opérer une différentiation. Par contre, être proche de lui, comprendre en détail la manière dont il procède ou fonctionne, être à l’écoute de ses difficultés, permet à d’autres manières de fonctionner de naître, à de nouvelles solutions d’émerger. En lui apportant des solutions auxquelles il n’aurait pas pensé. Ce sont des innovations.
Des exemples ? Ecosapin, qui a compris que le problème des personnes achetant un sapin de Noël était…de s’en débarrasser ensuite, et propose un service de livraison, en pot, et de récupération. Ou NonStop Gym, qui a répondu aux besoins de certaines personnes de pouvoir faire du sport à toute heure, et qui par des apports technologiques existants ont pu créer des fitness low-cost de haute qualité. Ces solutions existaient peut-être ailleurs, mais pas sur le territoire romand. Les implémenter ici consiste, en soi, à innover ! Tout comme conjuguer des éléments de différenciation: en associant self-scanning des produits, accès à toute heure et achalandage des rayons directement par les producteurs locaux La Petite Epicerie a inventé un nouveau modèle d’alimentation locale.
Un état de veille permanent
Ces besoins et envies spécifiques aux clients, il faut prendre le temps de les écouter, les découvrir même. Voilà pourquoi la fidélisation, les liens de proximité sont clés, et pourquoi le tout-numérique peut être un danger, surtout dans le relationnel.
Mais la proximité à elle seule ne suffit pas. C’est une attitude et une disponibilité au changement et à la recherche de solutions qu’il faut cultiver. Pour implémenter cette culture de l’innovation, mille manières existent : confier cette veille à une cellule dédiée, à un ou une responsable spécifique, engager des personnes en interne ou en externe … Tous les modèles sont possibles, le tout est de savoir l’adapter à son entreprise.
Enfin, quelle que soit la ou les personnes qui en sont chargées, l’aptitude au changement commence par un état de veille permanent. La vitesse des évolutions technologiques peut parfois donner le tournis, voilà pourquoi la boussole doit rester le client. Pour adopter ou implémenter un changement, celui-ci doit résoudre un problème existant. Sinon, gare au risque d’adopter le changement « pour le changement », ce qui n’est pas de l’innovation, mais de la création. Or, créer ne suffit pas à se différencier.
Crédit photos : Dan Meyers sur Unsplash