GENILEM célèbre 30 ans de soutien à l’innovation locale

Aider à la création des PME de demain et œuvrer pour une économie innovante, robuste et durable : c’est la mission que GENILEM poursuit depuis 30 ans. Lors de sa soirée anniversaire le 18 juin dernier, l’association a réuni plus de 150 invité·es pour mesurer le chemin parcouru et imaginer ensemble les prochaines étapes.
Retour sur les moments forts de cette soirée.
Un modèle qui a fait ses preuves
En 1995, GENILEM innovait en lançant un programme d’accompagnement entrepreneurial, portée par une conviction forte : les entrepreneuses et entrepreneurs sont les mieux placé·es pour résoudre les défis d’aujourd’hui et de demain.
Trente ans plus tard, l’association est devenue un acteur incontournable de l’entrepreneuriat romand – plus particulièrement pour les innovations non-technologiques, avec à son actif plus de 11’500 diagnostics de projets, 330 entreprises accélérées, et plus de 3’000 emplois créés.
Ce partenariat public-privé repose sur un accompagnement à la fois structuré et profondément humain. « Pas de cash, mais du coaching pour faire émerger des PME robustes, innovantes et capables de durer », comme le souligne David Narr, le directeur de GENILEM.

Une table ronde qui appelle à plus d’ambition
Modérée par la journaliste Camille Andres, la table ronde a réuni Delphine Bachmann, Cheffe du Département de l’économie et de l’emploi du Canton de Genève ; Frédéric Borloz, Chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle du Canton de Vaud ; Stéphanie Favre, co-fondatrice de la Petite Epicerie ; Nelson Dumas, investisseur privé. Ensemble, ils ont échangé autour de deux défis majeurs : comment mieux financer les jeunes entreprises, et comment développer la culture de l’innovation en Suisse romande.

Premier constat : le mot « startup » ne fait pas l’unanimité. Nelson Dumas plaide pour qu’on redonne ses lettres de noblesse à la PME innovante, trop souvent éclipsée par une vision technocentrée de l’innovation. Stéphanie Favre abonde dans ce sens : « L’innovation, c’est s’adapter au marché, créer un impact réel dans la population. »
Deuxième enjeu soulevé : le financement. En Suisse, l’accès au capital reste difficile. Pour Stéphanie Favre et son équipe le choix du crowdinvesting s’est imposé. Une solution qui permet de garder le contrôle de son entreprise tout en embarquant une communauté. Pour Nelson Dumas, il est temps que les investisseurs privés assument plus de risque : « En Suisse, on manque de courage et d’ambition », résume-t-il.
Enfin, les deux Conseillers d’État ont insisté sur la nécessité d’ancrer la culture entrepreneuriale dès le plus jeune âge. Cela passe par la valorisation des formations professionnelles, mais aussi par une éducation à l’expérimentation, à l’échec, et à la remise en question — un état d’esprit indispensable à l’entrepreneuriat.

L’entrepreneuriat, un vecteur de sens
Trois alumni ont partagé leur parcours de manière personnelle, engagée et inspirante. Nous rappelant que l’entrepreneuriat n’est pas qu’une affaire de chiffres ou de business model. C’est souvent une question de sens !

Wiktor Bourée, fondateur de Technis, évoque un choix de vie : celui de ne pas poursuivre une carrière académique toute tracée, mais de s’engager dans un projet porteur de valeur.
« L’inconfort est source de création. Choisir de créer, c’est un luxe — et GENILEM a été là pour accompagner ce choix. »

Paola De Salvo, biologiste de formation et fondatrice de Swiss Woolness Wellness, raconte qu’elle a longtemps cru que l’économie n’était pas son domaine. Jusqu’au jour où elle a décidé de s’engager pour une économie plus saine, en valorisant la laine de mouton suisse.
« Je veux prouver qu’on n’a pas à choisir entre une économie et un environnement sain.»

Nicolas Freudiger, cofondateur d’ID Genève, a célébré 30 ans d’amitié, car l’entrepreneuriat, c’est aussi ça : choisir les personnes avec qui l’on veut construire. Depuis l’enfance, il rêvait de créer une entreprise horlogère avec son ami — ils sont aujourd’hui associés. Ensemble, ils souhaitent être significatifs et laisser une empreinte positive.
« Je veux que l’industrie horlogère suisse se place au centre de la transition écologique.»
Ces témoignages démontrent que l’entrepreneuriat est une forme d’engagement.
Une projection collective en 2055
Les invité·es ont également eu l’opportunités d’imaginer ce que pourraient être GENILEM et l’entrepreneuriat romand en 2055. Une expérience participative, créative, qui a donné lieu à une fresque dessinée en direct à partir des réponses collectées.
Quelles valeurs devront guider GENILEM dans les prochaines décennies ? Selon les invité·es GENILEM devra reposer sur la bienveillance, la curiosité, le professionnalisme, mais aussi l’audace et la capacité à se réinventer.
Et côté impact ? Les idées fusent : en 2055 GENILEM aura notamment créé des dizaines de milliers d’emplois durables, lancé un fonds d’investissement bicantonal pour les jeunes entreprises, démocratisé l’accès à l’entrepreneuriat et rendu visible l’innovation romande à l’échelle internationale.
Concernant l’innovation romande accompagnée par GENILEM qui aura changé le monde d’ici 2055, les invité·es imaginent : des solutions locales de captation du CO₂, une solution de transport de marchandises par drones, une énergie à impact neutre, une solution de préservation de l’eau, des innovations pour préserver la santé mentale et se concentrer sur son bien-être. Sans oublier une IA éthique, capable de préserver la prospérité tout en libérant du temps pour les relations humaines, les passions, les rêves.
Quant à la figure entrepreneuriale de 2055, les participant·es l’imaginent multiple, inclusive et régénérative. Une femme à la tête d’une PME ancrée localement, ou un collectif d’entrepreneur·euses engagé·es pour une société plus résiliente.

Une aventure humaine
La conclusion de la soirée a été portée par David Narr, avec un rappel simple mais essentiel : au cœur de chaque projet, il y a une personne.
En 30 ans, les outils ont évolué, les crises se sont succédées, l’écosystème s’est élargi. Mais un élément demeure : une entrepreneuse ou un entrepreneur souvent seul·e face à ses décisions, qui doit apprendre à structurer, vendre, recruter, choisir. GENILEM se positionne comme un partenaire de confiance, capable d’écouter, de challenger, d’aider à prendre du recul — avec bienveillance et exigence.
Cette relation est au cœur du modèle : entre coachs et porteur·euses de projets, entre pairs, parrains et partenaires. C’est ce lien, profondément humain, qui fait la force de l’accompagnement, et que rien — pas même l’intelligence artificielle — ne pourra remplacer.
Merci à toutes celles et ceux qui rendent cela possible : nos partenaires publics, nos entreprises marraines, et toute l’équipe de GENILEM.
Et un merci spécial aux entrepreneuses et entrepreneurs qui osent, innovent, et nous montrent la voie.















Crédits photos Maud Guye-Vuillème – Illustrations réalisées par KAIROS